Installée en France, près de Paris, Masako est une illustratrice au parcours singulier. Contrairement à la plupart des peintres, sa pratique du dessin est tardive. La jeune japonaise grandit pourtant dans un environnement propice à la création picturale puisque sa mère réalise des toiles à la peinture sumie, une aquarelle traditionnelle nippone.
Masako admire ce travail artistique mais n’imagine pas avoir le talent d’en faire autant. Son goût se porte alors davantage sur les activités de plein air, sur les voyages et sur les découvertes culturelles. À 17 ans, elle se rend aux États-Unis dans le cadre d’un programme d’échange scolaire. Son faible niveau de connaissance de la langue anglaise complique ses débuts de l’autre côté du Pacifique. Son seul moment de répit est un cours d’Art pendant lequel on lui demande de dessiner plus que de parler. Cette expérience lui apprend ainsi une nouvelle façon de s’exprimer. Son professeur remarque ses facilités et l’encourage à entamer un cursus artistique qu’elle n’avait jamais envisagé. Sous ses conseils, Masako développe ses compétences jusqu’à décrocher une bourse d’études au College of Art and Design de Savannah (États-Unis).
À la recherche d’un style et d’une technique personnels, l’artiste japonaise se souvient des créations de sa mère. Elle se rappelle le pouvoir de fascination de l’aquarelle dont les couleurs peuvent se fondre en « »accidents heureux » ». Influencées par cette esthétique extrême-orientale, les œuvres de Masako sont poétiques. Elles baignent dans une ambiance nostalgique. Chacune d’entre elles raconte une histoire et questionne sur les événements qui ont précédé la scène comme sur ceux qui vont suivre. Masako s’intéresse ainsi à ce qu’elle ne voit pas, privilégiant les idées aux sensations.